dimanche 7 juin 2009

Vu de la Lune




"Vu de la Lune", collectif, Gallimard, 2005




Pas eu le temps de lire beaucoup aujourd’hui. Je suis sur le dernier Engel mais j’ai des difficultés à me concentrer. Je dois faire trop de choses à la fois… Pourtant, des livres que j’ai aimés, j’en ai des camions dans ma bibliothèque. Je me suis dit que je pourrais vous parler de l’un d’eux, n’importe lequel, pris au hasard, mais ils sont si mal rangés… Parfois, je me dis « Dans dix ans, au train où les étagères s’ajoutent, il va falloir déménager, acheter Versailles ou expulser nos voisins… »

C’est ma fille, l’avant-dernière, qui m’a demandé tout à l’heure… Elle était dans son bain et elle aime bien que je vienne lui lire une ou deux pages pendant qu’elle fait trempette. Je trouve ça chouette : elle a 8 ans et elle aime les histoires, les mots, même et surtout sans images (parfois ça m’inquiète parce que je l’avais surprise un jour en train de lire une page de B Easton Ellis, « Luna Park »…) mais bref, je m’égare (souvent). Ce soir, elle a voulu que je lui relise l’histoire du petit garçon qui n’aimait pas le football. J’ai dit « Non, je te l’ai déjà lue dix fois ! » mais je suis quand même allée chercher le livre et je lui ai raconté l’histoire de ce grand garçon qui lave les cheveux de son papa. J’ai dû changer un mot ou deux parce qu’elle est petite mais elle a écouté en faisant des grands yeux.

« Vu de la Lune », c’est un « recueil de nouvelles optimistes ». C’est ce qui est écrit sur la quatrième de couverture. Un hymne à la vie, 21 écrivains qui laissent croire que la vie vaut la peine d’être vécue… Les recueils de nouvelles, je ne les lis jamais d’une traite. J’en lis une au hasard dans les embouteillages, dans mon café le matin, dans ma cuisine, dans les salles d’attente, dans les ascenseurs en panne (ça m’est arrivé)… Celui-ci, je me souviens, je l’avais acheté à Redu. Vous connaissez Redu ? Un petit village au fond de la Belgique où les rues sont remplies de bouquinistes. C’est Le village du livre. J’aime bien, quand on arrive, ça sent le fumier et à l’entrée, il y a un petit bistrot où on mange des gaufres nappées de la meilleure Chantilly du monde. Dans les librairies, les livres sont très mal rangés. Une vraie pagaille ! mais c’est ce qui fait le charme de Redu : on n'en revient jamais avec les livres qu’on voulait rapporter. Si vous ne connaissez pas Redu, tapez « Redu » sur Google et vous saurez…

« Vu de la Lune », je l’avais trouvé tombé de son rayonnage. J’avais lu « Philippe Claudel (j’adore Claudel !), Cyril Montana, Vincent Ravalec, François Vallejo, Thomas Gunzig… et j’en passe. Hop, je l’avais acheté (on fait toujours de bonnes affaires à Redu !) Sur le chemin du retour, j’avais lu une ou deux histoires aux enfants. Celle de l’auto-stoppeuse, du petit garçon qui n’aimait pas le football (je crois que je la connais par cœur). En rentrant, j’avais lu celle de Vallejo, ma préférée, « Je reste ». Aujourd’hui, je me rends compte qu’il y en a encore une ou deux que je n’ai pas lues. Je le ferai demain. Ça va vite, les nouvelles et puis celles-ci, même (surtout ?) si les styles sont tous très différents, elles ont un point commun : elles sont sans prétention. Optimistes et sans prétention.


Ce recueil, il a été « commandé » par l’actrice, Sylvie Loeillet (Caméra café). Il faut le savoir, c’est pas courant. Elle raconte dans son prologue qu’elle a été très malade, que les livres, les mots l’ont guérie. Ça sert à ça, je crois, les bons recueils de nouvelles, mettre des petits pansements sur nos petits tracas. Le pouvoir des mots parfois… Des nouvelles, il y en a 21 et je ne peux pas faire allusion à chacune d’entre elles. Choisir aussi, c’est difficile et subjectif alors, dans ces cas-là, qu’est-ce qu’on fait ? Page 28 bien sûr !

« L’armoire », une nouvelle de Cyril Montana. L’histoire d’un gars qui va chez Ikea. « La fortune favorise les audacieux, et elle les fait même parfois tomber amoureux, un petit peu, peut-être… »

Mais plus rien ne pouvait m’arrêter, j’étais parti, lancé dans les airs à Mach 2. J’ai fait tout un détour par différentes allées pour qu’elle ne se doute de rien quand je suis passé à une dizaine de mètres d’elle. Elle était peut-être un peu jeune pour mes trente-quatre balais. Au pif, elle avait la vingtaine, et ce n’était pas un problème pour moi, pas grave, ma grand-mère avait bien vingt ans de moins que mon grand-père quand elle l’a rencontré, alors je pouvais tenter de continuer la tradition familiale… Ce petit pull blanc la rendait immaculée et fragile en même temps. Elle donnait envie de la prendre dans ses bras, jolie, fine, mignonne. J’étais hypnotisé. Je suis retourné voir Charles, histoire de ne pas passer pour un casse-couilles de service, un vieux crevard qui cherche à se mettre des petites jeunettes sous la dent. J’ai donc rejoint le beau-père qui avait un peu avancé. Je ne lâchais pas la petite des yeux. Quand elle est passée devant nous, j’ai encore eu l’impression qu’elle m’avait regardé. Elle était avec sa mère. La cinquantaine, brune, bourgeoise et belle. Il y en a qui disent que plus tard, en vieillissant, les filles ressemblent à leurs mères […] À un moment, elle m’a manqué, et bien que ça ait fait gueuler mon beau-père, je suis monté sur les paquets…

J’ai cherché sur Internet : il n’y a pas beaucoup de liens qui mènent à ce recueil. J’en ai trouvé un, en anglais. Allez, on lit : ça ne vous fera pas de tort !

Philippe Claudel, Cyril Montana, Thomas Gunzig, Serge Joncour, Emmanuel Pierrat, Alain Mabanckou, Vincent Ravalec, Christophe Dufossé, Marie Nimier, and others of the new French-lit brat-pack come together in this anthology of optimism.
The project is the brainchild of renowned actress Sylvie Loeillet. Diagnosed with a brain tumor, she immediately knew that dying was out of the question, living and remaining optimistic her only option. And it was on her sick-bed, books piled high on the bedside table, that she realized she was completely unable to do the one thing she loved most: read. From the depths of her illness, she felt in need of a special kind of writing, one that, without sacrificing any literary value, could help readers regain optimism, and with it hope. From this was born View From the Moon.

6 commentaires:

  1. Oublié de dire: si vous trouvez d'autres liens vers ce livre, je prends (vous étant... l'humanité en général vu le nombre affolant... Tttt... je sais qu'on me lit, j'ai des stats, lalalère!)

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  2. non mais t'arrêtes pas toi? tu fiches la honte aux bloggueuses pro comme moi qui ne parviennent même pas a publier en 3 jours la moitié de ce que toi tu écris en une seule journée. comment tu fais? bon, évidemment, pour toi c'est plus facile, c'est pas comme si t'avais 6 enfants.

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  3. en fait, je dois t'avouer: le lapin Duracell, dans la pub, c'est moi!
    Non, c'est vite fait, une heure et dix minutes, ça m'a pris. Bon mais t'as raison, aujourd'hui, basta! Je ferai autre chose!

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  4. Oups! l'histoire du petit garçon qu'aimait pas le foot, oublié de dire que c'est "But!" de Thomas Gunzig. Un peu de respect pour les auteurs, non di Dju Maddy!!!

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  5. Mince ! J'avais oublié l'existence de ce recueil aperçu je ne sais plus où. Merci pour me l'avoir rappelé. Et celle de Vincent Ravalec, elle est bonne ? Lui, je le lisais beaucoup, fut un temps. Il n'était jamais aussi bon que dans ses nouvelles. Depuis, j'ai un peu (beaucoup) décroché de ce qu'il fait. Mais bon, tant de livres à découvrir, à lire, et si peu de temps...

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  6. Tu le fais exprès! j'ai dit qu'il m'en restait une ou deux à lire! Celle de Ravalec justement et celle de Zanetti! J'aime bien prendre mon temps avec les recueils. Bon, vais lire ça alors! :)

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