jeudi 4 juin 2009

Des souris et des hommes


John STEINBECK, "Des souris et des hommes", 1937, Gallimard, Folio Poche.


Hors de question de résumer un classique pareil. Peut-être moins connu que « Les raisins de la colère », moins « actuel » aussi mais quand même… C’est non ! Vous n’avez qu’à lire ! Moi, je l’ai lu. Non, relu parce que la première fois, j’avais 17 ans et c’était pour le cours d’anglais. Ça m’avait endormie. Mais oui ! mais j’étais jeune aussi et ces deux espèces d’abrutis qui ne rêvaient que de planter des salades et d’élever des lapins, franchement… Je n’avais pas saisi le message. Steinbeck, je ne le voyais pas comme un « peintre du petit peuple ». Réaliste prolétarien, agitateur d’idées… On parlait souvent comme ça de lui. Aujourd’hui, on en parle moins… Carrière d’écrivain trop brève peut-être. Allez, je vais être sympa, je vais copier-coller un résumé de 4e de couverture. Bougez pas !

George Milton et Lennie Small sont des amis d'enfance qui errent sur les routes de Californie en travaillant comme journaliers de ranch en ranch. George et Lennie partagent depuis toujours le même rêve: posséder un jour une petite exploitation, pour y vivre « comme des rentiers » et y élever des lapins. Lennie nourrit une passion bien enfantine : il se plaît énormément à caresser les choses douces. Doté d’une très grande force physique, il ne parvient pas à dominer sa puissance hors de l'ordinaire. Il est également intellectuellement déficient, et passe constamment pour un « idiot ». Cela finit par lui causer des ennuis…

« Des souris et des hommes », c’est le premier livre de Steinbeck qu’on devrait lire. Pourquoi ? Parce qu’il est facile à lire, forcément, et puis l’histoire est touchante. Je n’aime pas dire ça, « l’histoire est touchante » quand je parle d’un livre, ça fait fille sympa qui parle au téléphone du dernier Musso à sa meilleure amie en mangeant des fraises. Mais c’est le cas pour ce livre, donc il faut bien le dire. Toucher, c’est la spécialité des romans de Steinbeck, non ? C’est même ce qui est arrivé à tous ceux qui ont lu Steinbeck : ils ont été touchés. Faut dire aussi qu’il avait un sacré talent pour parler de l’amitié, de la souffrance, de la petite misère en l’effleurant à peine, de quelques mots, rarement de belles et grandes pensés échafaudées en théories pompeuses, non juste des petites phrases, des dialogues, beaucoup de dialogues, peu de descriptions c’est vrai, à peine des esquisses mais quelles esquisses !


P.28 ! En anglais ? Ok ! En anglais. On est au tout début du livre (parce que préface oblige).

There is a path through the willows and among the sycamores, a path beaten hard by boys coming down from the ranches to swim in the deep pool, and beaten hard by tramps who come wearily down from the highway in the evening to jungleup near water. In front of the low horizontal limb of a giant sycamore there is an ash pile made by many fires; the limb is worn smooth by men who have sat on it.

Evening of a hot day started the little wind to moving among the leaves. The shade climbed up the hills toward the top. On the sand banks the rabbits sat as quietly as little gray, sculptured stones. And then from the direction of the state highway came the sound of footsteps on crisp sycamore leaves. The rabbits hurried noiselessly for cover. A stilted heron labored up into the air and pounded down river. For a moment the place was lifeless, and then two men emerged from the path and came into the opening by the green pool.

Voilà, pour des études très approfondies sur Steinbeck, il y a des centaines de sites, des livres. Je voulais juste rappeler ce livre. Il traînait sur une étagère. Je l’ai relu, en français cette fois. « Les raisins de la colère » alors… Je me réjouis !

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