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mercredi 22 juillet 2009

Leaving the world



Douglas KENNEDY, "LEAVING THE WORLD"


Another post about Douglas Kennedy? OK, I’ll do it short and simple because while we are reading that he is the most French among American authors, that he persists in writing 1000 words a day, that the Americans shun his novels (the Europeans know why…), that he is a wonderful storyteller, it would be a waste of time not to read it. And it would be such a pity to ignore this writer.


When you open a book signed “Douglas Kennedy”, you know that you’re going to leave for a long long travel. Pages will become months or years. If you read a book by Douglas Kennedy, you’ll agree to take part in an odyssey, a human and geographical odyssey. What’s a " human odyssey "? I don’t know but I have no other word to speak about his stories. Douglas Kennedy has no need to be related. Just read it. You will find great delight in reading him!


Odyssey, I said, because you travel across the United States, then you go to Canada or in Berlin and its intellectual districts, always discovering a part of the culture. Kennedy does not only indicate that people are different according to the place, he points and goes as far as denouncing facts (to find faults with the American system, it seems sometimes to be his hobby, - which sometimes appears to be one of his pet subjects).


Odyssey… because you meet happiness, and happiness is always so fragile, and tragedies, always very disastrous but that's right: Douglas Kennedy, it is dramas and misfortune on every page but told there brilliantly (in such a brilliant way!) and after such a book, we always have to take a second look at our own life.


But I think you understood: I am a fan, a real groupie. I have all his books and all i need now is the T-shirt " I love Douglas Kennedy! " Then to be objective with him, I can’t " Why, mom, do you always say ‘yeaaaaahhhh!!!!’ when you see Douglas on television?”, asks my 8 years old daughter. Good question: why?
Do you think we always need a good reason to love? Of course not and nevertheless, reasons, I have thousands.


Because of his style? Yes, it’s great but never written pompously.

Because he often hits the bull’s-eye? Yes, when he paints the psychology of his characters even better than the settings in which they live.

Because he is cultivated? Sure!

Because his plots are so elaborated they make us go " waw! "? Exact!

Because he might be the only man in the world able to speak about maternity like that? Yes, he made me cry…

Because when we are in the heart of his "tragedies", we shiver? Yes but this passage especially, I cannot speak about it.

Because having read one of his books, we always consider the possibility of stopping cigarettes? I admit: yes (there’s always one of the characters who smokes like a chimney and who catches a cancer)

Because he ‘rocks’ some truths right in the face? Slaps sometimes (but I shall not say more about it.)
Yes why this book in particular? Tricky question: I don’t want to reveal anything.


Well, in a few words: the story takes place in the university circles in the USA, then in a library in Canada. The heroine, Jane, shares with us during almost all the book her passion for famous Anglo-Saxon authors, with, it seems, a preference for Emily Dickinson and Samuel Beckett, repeating this sentence “L’Innomable” : “It is necessary to continue, I cannot continue, I am going to continue.” To continue thus, it is the watchword of this novel where, nevertheless, everything compels to give up. To have an idea of the plot, you should have a look at the summary, but certainly not thinking that all the story is told. It’s signed “Douglas Kennedy”, don’t forget and let yourself be caught in it.

Summary

On the night of her thirteenth birthday, Jane Howard made a vow to her warring parents – she would never get married and she would never have children. But life, as Jane comes to discover, is a profoundly random business. Many years and many lives later, she is a professor in Boston, in love with a brilliant, erratic man named Theo. And then Jane falls pregnant. Motherhood turns out to be a great welcome surprise – but when a devastating turn of events tears her existence apart she has no choice but to flee all she knows and leave the world.Just when she has renounced life itself, the disappearance of a young girl pulls her back from the edge and into an obsessive search for some sort of personal redemption. Convinced that she knows more about the case than the police do, she is forced to make a decision – stay hidden or bring to light a shattering truth…

dimanche 24 mai 2009

Quitter le monde



Douglas KENNEDY, Quitter le monde, éditions Belfond, 2009.

Un article sur Douglas Kennedy ? Ok mais court alors parce que le temps qu’on perd à lire que c’est le plus français des auteurs américains, qu’il s’obstine à écrire 1000 mots chaque jour, que les Américains justement le boudent (les Européens savent pourquoi…), qu’il est un conteur génialissime… eh bien, c’est autant de temps perdu à ne pas le lire. Et ce serait dommage quand même de passer à côté d’un tel morceau.

Quand on ouvre un livre de Douglas Kennedy, on sait qu’on s’embarque dans un nombre affolant de pages, de rebondissements, qu’on verra défiler du temps aussi, des années parfois selon les intrigues. Lire un livre de Douglas Kennedy, c’est accepter de prendre part à une odyssée. Mais si ! Odyssée humaine et géographique. Ça existe les « odyssées humaines » ? Je ne sais pas mais je ne vois pas d’autre mot pour parler de cette histoire sans vraiment en parler parce qu’un bon Douglas Kennedy, il ne se raconte pas, il se lit. J’aimerais que vous le lisiez… donc.

Odyssée donc parce qu’on voyage des Etats-Unis au Canada en passant par Berlin et ses quartiers intellectuels en s’imprégnant toujours de la culture. Kennedy ne se contente pas de signaler que les gens sont différents selon l’endroit, il montre du doigt et va jusqu’à dénoncer certains faits (dénoncer les travers du système américain, c’est un peu son dada hein ! il faut bien le dire…) Odyssée encore parce qu’on passe de bonheur, fragile, toujours si fragile, aux tragédies, toujours très… tragiques mais c’est ça, un Douglas Kennedy, c’est des drames en veux-tu en voilà mais relatés avec brio et qui ne manquent jamais de nous aider à relativiser.

Mais vous l’aurez compris : je suis une fan, une groupie, une vraie. J’ai tous ses livres et il ne me manque plus que le t-shirt « I love Douglas Kennedy ! » alors être objective avec mon Doudou, c’est mission impossible. « Pourquoi, maman, tu cries youplaboum quand Douglas, il passe à la tv ? », me demande ma fille de 8 ans. Bonne question : pourquoi est-ce que j’aime autant ses livres ?
Est-ce qu’il faut toujours une raison pour aimer ? Bien sûr que non et pourtant, des raisons, j’en ai mille !
Parce qu’il écrit bien ? Oui, forcément et sans user d’un style ampoulé.
Parce qu’il fait mouche ? Oui, quand il dépeint la psychologie de ses personnages encore mieux que les décors dans lesquels ils évoluent.
Parce qu’il est cultivé ? Ah ça oui !
Parce que ses intrigues, il les a tellement travaillées qu’on se dit « waw ! » ? Exact !
Parce qu’il est traduit par Bernard Cohen ? Ce qui ne gâche rien !
Parce qu’il est sûrement le seul homme sur la terre à parler aussi bien de la maternité ? Oui, il m’a fait pleurer…
Parce que quand on est au cœur de ses « tragédies », on frémit ? Oui mais ce passage, je ne peux pas en parler.
Parce qu’après avoir lu un de ses livres, on a toujours envie d’arrêter de fumer ? J’avoue : oui… (il y a toujours un personnage secondaire qui fume comme un pompier et qui se chope le cancer)
Parce qu’il nous balance des vérités à la figure ? Des gifles parfois (mais je n’en dirai pas plus !).
Oui mais ce bouquin-ci en particulier, pourquoi ? Question piège : je ne veux rien dévoiler…


Alors, en deux mots : l’histoire se passe dans les milieux universitaires aux USA, puis dans une bibliothèque au Canada. L’héroïne, Jane, nous donne durant tout le livre ou presque envie de lire les plus grands auteurs anglo-saxons, avec, on dirait, une préférence pour Emily Dickinson et Samuel Beckett dont elle répète souvent cette phrase de « L’Innommable » : Il faut continuer, je ne peux pas continuer, je vais continuer. Continuer donc, c’est le mot d’ordre de ce roman où, pourtant, tout donnerait envie de s’arrêter. Pour avoir une idée de l’intrigue, jetez un œil au résumé apéritif mais attention, plus vous avancerez dans le livre, plus vous aurez tendance à croire que tout y est dévoilé d’avance et pourtant… c’est du Douglas Kennedy quand même ! Laissez vous surprendre !

Une petite mise en bouche, la page 28 ? Je ne l’avais pas lue au préalable (à quoi bon !) Ce n’est pas la meilleure mais c’est qu’il n’y a pas de « meilleure page » chez Kennedy, c’est le livre en lui-même qui est excellent. Mais si ! mais si !

Ce jour-là, je n’ai pas seulement pleuré à cause du dédain que manifestait mon père mais aussi parce que Tom et moi étions sur le point de nous séparer après deux années passées ensemble. Ce qu’il y avait d’affreux, c’est que cette séparation n’était voulue ni par l’un ni par l’autre : simplement, j’entrais à Harvard et Tom allait partir au Trinity College à Dublin. Et même si aucun de nous ne voulait l’admettre nous savions que notre histoire se terminerait dès que nous serions chacun d’un côté de l’Atlantique. Cette certitude était d’autant plus douloureuse que Tom avait été accepté aussi à Harvard pour sa maîtrise d’histoire mais qu’il avait préféré saisir la proposition d’aller étudier un an à Dublin ; l’année passerait vite, m’avait-il assuré, puis il me rejoindrait pour son doctorat…
(extrait de Douglas Kennedy, "Quitter le monde")