Douglas KENNEDY, Quitter le monde, éditions Belfond, 2009.
Un article sur Douglas Kennedy ? Ok mais court alors parce que le temps qu’on perd à lire que c’est le plus français des auteurs américains, qu’il s’obstine à écrire 1000 mots chaque jour, que les Américains justement le boudent (les Européens savent pourquoi…), qu’il est un conteur génialissime… eh bien, c’est autant de temps perdu à ne pas le lire. Et ce serait dommage quand même de passer à côté d’un tel morceau.
Quand on ouvre un livre de Douglas Kennedy, on sait qu’on s’embarque dans un nombre affolant de pages, de rebondissements, qu’on verra défiler du temps aussi, des années parfois selon les intrigues. Lire un livre de Douglas Kennedy, c’est accepter de prendre part à une odyssée. Mais si ! Odyssée humaine et géographique. Ça existe les « odyssées humaines » ? Je ne sais pas mais je ne vois pas d’autre mot pour parler de cette histoire sans vraiment en parler parce qu’un bon Douglas Kennedy, il ne se raconte pas, il se lit. J’aimerais que vous le lisiez… donc.
Odyssée donc parce qu’on voyage des Etats-Unis au Canada en passant par Berlin et ses quartiers intellectuels en s’imprégnant toujours de la culture. Kennedy ne se contente pas de signaler que les gens sont différents selon l’endroit, il montre du doigt et va jusqu’à dénoncer certains faits (dénoncer les travers du système américain, c’est un peu son dada hein ! il faut bien le dire…) Odyssée encore parce qu’on passe de bonheur, fragile, toujours si fragile, aux tragédies, toujours très… tragiques mais c’est ça, un Douglas Kennedy, c’est des drames en veux-tu en voilà mais relatés avec brio et qui ne manquent jamais de nous aider à relativiser.
Mais vous l’aurez compris : je suis une fan, une groupie, une vraie. J’ai tous ses livres et il ne me manque plus que le t-shirt « I love Douglas Kennedy ! » alors être objective avec mon Doudou, c’est mission impossible. « Pourquoi, maman, tu cries youplaboum quand Douglas, il passe à la tv ? », me demande ma fille de 8 ans. Bonne question : pourquoi est-ce que j’aime autant ses livres ?
Est-ce qu’il faut toujours une raison pour aimer ? Bien sûr que non et pourtant, des raisons, j’en ai mille !
Parce qu’il écrit bien ? Oui, forcément et sans user d’un style ampoulé.
Parce qu’il fait mouche ? Oui, quand il dépeint la psychologie de ses personnages encore mieux que les décors dans lesquels ils évoluent.
Parce qu’il est cultivé ? Ah ça oui !
Parce que ses intrigues, il les a tellement travaillées qu’on se dit « waw ! » ? Exact !
Parce qu’il est traduit par Bernard Cohen ? Ce qui ne gâche rien !
Parce qu’il est sûrement le seul homme sur la terre à parler aussi bien de la maternité ? Oui, il m’a fait pleurer…
Parce que quand on est au cœur de ses « tragédies », on frémit ? Oui mais ce passage, je ne peux pas en parler.
Parce qu’après avoir lu un de ses livres, on a toujours envie d’arrêter de fumer ? J’avoue : oui… (il y a toujours un personnage secondaire qui fume comme un pompier et qui se chope le cancer)
Parce qu’il nous balance des vérités à la figure ? Des gifles parfois (mais je n’en dirai pas plus !).
Oui mais ce bouquin-ci en particulier, pourquoi ? Question piège : je ne veux rien dévoiler…
Un article sur Douglas Kennedy ? Ok mais court alors parce que le temps qu’on perd à lire que c’est le plus français des auteurs américains, qu’il s’obstine à écrire 1000 mots chaque jour, que les Américains justement le boudent (les Européens savent pourquoi…), qu’il est un conteur génialissime… eh bien, c’est autant de temps perdu à ne pas le lire. Et ce serait dommage quand même de passer à côté d’un tel morceau.
Quand on ouvre un livre de Douglas Kennedy, on sait qu’on s’embarque dans un nombre affolant de pages, de rebondissements, qu’on verra défiler du temps aussi, des années parfois selon les intrigues. Lire un livre de Douglas Kennedy, c’est accepter de prendre part à une odyssée. Mais si ! Odyssée humaine et géographique. Ça existe les « odyssées humaines » ? Je ne sais pas mais je ne vois pas d’autre mot pour parler de cette histoire sans vraiment en parler parce qu’un bon Douglas Kennedy, il ne se raconte pas, il se lit. J’aimerais que vous le lisiez… donc.
Odyssée donc parce qu’on voyage des Etats-Unis au Canada en passant par Berlin et ses quartiers intellectuels en s’imprégnant toujours de la culture. Kennedy ne se contente pas de signaler que les gens sont différents selon l’endroit, il montre du doigt et va jusqu’à dénoncer certains faits (dénoncer les travers du système américain, c’est un peu son dada hein ! il faut bien le dire…) Odyssée encore parce qu’on passe de bonheur, fragile, toujours si fragile, aux tragédies, toujours très… tragiques mais c’est ça, un Douglas Kennedy, c’est des drames en veux-tu en voilà mais relatés avec brio et qui ne manquent jamais de nous aider à relativiser.
Mais vous l’aurez compris : je suis une fan, une groupie, une vraie. J’ai tous ses livres et il ne me manque plus que le t-shirt « I love Douglas Kennedy ! » alors être objective avec mon Doudou, c’est mission impossible. « Pourquoi, maman, tu cries youplaboum quand Douglas, il passe à la tv ? », me demande ma fille de 8 ans. Bonne question : pourquoi est-ce que j’aime autant ses livres ?
Est-ce qu’il faut toujours une raison pour aimer ? Bien sûr que non et pourtant, des raisons, j’en ai mille !
Parce qu’il écrit bien ? Oui, forcément et sans user d’un style ampoulé.
Parce qu’il fait mouche ? Oui, quand il dépeint la psychologie de ses personnages encore mieux que les décors dans lesquels ils évoluent.
Parce qu’il est cultivé ? Ah ça oui !
Parce que ses intrigues, il les a tellement travaillées qu’on se dit « waw ! » ? Exact !
Parce qu’il est traduit par Bernard Cohen ? Ce qui ne gâche rien !
Parce qu’il est sûrement le seul homme sur la terre à parler aussi bien de la maternité ? Oui, il m’a fait pleurer…
Parce que quand on est au cœur de ses « tragédies », on frémit ? Oui mais ce passage, je ne peux pas en parler.
Parce qu’après avoir lu un de ses livres, on a toujours envie d’arrêter de fumer ? J’avoue : oui… (il y a toujours un personnage secondaire qui fume comme un pompier et qui se chope le cancer)
Parce qu’il nous balance des vérités à la figure ? Des gifles parfois (mais je n’en dirai pas plus !).
Oui mais ce bouquin-ci en particulier, pourquoi ? Question piège : je ne veux rien dévoiler…
Alors, en deux mots : l’histoire se passe dans les milieux universitaires aux USA, puis dans une bibliothèque au Canada. L’héroïne, Jane, nous donne durant tout le livre ou presque envie de lire les plus grands auteurs anglo-saxons, avec, on dirait, une préférence pour Emily Dickinson et Samuel Beckett dont elle répète souvent cette phrase de « L’Innommable » : Il faut continuer, je ne peux pas continuer, je vais continuer. Continuer donc, c’est le mot d’ordre de ce roman où, pourtant, tout donnerait envie de s’arrêter. Pour avoir une idée de l’intrigue, jetez un œil au résumé apéritif mais attention, plus vous avancerez dans le livre, plus vous aurez tendance à croire que tout y est dévoilé d’avance et pourtant… c’est du Douglas Kennedy quand même ! Laissez vous surprendre !
Une petite mise en bouche, la page 28 ? Je ne l’avais pas lue au préalable (à quoi bon !) Ce n’est pas la meilleure mais c’est qu’il n’y a pas de « meilleure page » chez Kennedy, c’est le livre en lui-même qui est excellent. Mais si ! mais si !
Ce jour-là, je n’ai pas seulement pleuré à cause du dédain que manifestait mon père mais aussi parce que Tom et moi étions sur le point de nous séparer après deux années passées ensemble. Ce qu’il y avait d’affreux, c’est que cette séparation n’était voulue ni par l’un ni par l’autre : simplement, j’entrais à Harvard et Tom allait partir au Trinity College à Dublin. Et même si aucun de nous ne voulait l’admettre nous savions que notre histoire se terminerait dès que nous serions chacun d’un côté de l’Atlantique. Cette certitude était d’autant plus douloureuse que Tom avait été accepté aussi à Harvard pour sa maîtrise d’histoire mais qu’il avait préféré saisir la proposition d’aller étudier un an à Dublin ; l’année passerait vite, m’avait-il assuré, puis il me rejoindrait pour son doctorat… (extrait de Douglas Kennedy, "Quitter le monde")
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