jeudi 28 mai 2009

La Mécanique du coeur




Mathias MALZIEU, La Mécanique du cœur, Flammarion 2007, édition Poche J’ai Lu.



Un mot de l’auteur ? Chanteur du groupe Dionysos et écrivain. Cool non ?



Un mot du livre ? Ok, un mot du livre à lire dans son lit, comme quand on était petit, avec un paquet de Cuberdons à portée de main et un mot sur la porte « Ne pas déranger, je lis la Mécanique du cœur ». Evidemment, j’ai été dérangée mais c’était à cause des Cuberdons. Bref !



Jack nait à Edimbourg en 1874. C’est la nuit la plus froide du monde, tellement froide que les fontaines se changent en bouquets, que les oiseaux gèlent en plein vol. En haut de la colline la plus élevée de la ville, une maison coiffée d’un toit incroyablement pentu. Dans cette maison, Docteur Madeleine, une vieille folle soupçonnée de coucher avec des oiseaux et dont l’occupation principale est d’aider les prostituées à mettre au monde leurs enfants. Forcément, la grande majorité de ses patientes repart les mains vides et la maison de Madeleine sert donc aussi d’orphelinat.



Ce jour-là, parce qu’il faut bien que l’histoire commence (on n’est qu’à la page 13), une toute jeune fille accouche d’un petit garçon mais les choses tournent mal. Il fait si froid dehors que le cœur de l’enfant est gelé. Insensible, la mère détourne les yeux : elle ne veut rien savoir ! Madeleine, elle, elle s’émeut, secoue le nouveau-né dans tous les sens. Bon sang ! Il faut qu’elle le fasse vivre ! Mais comment ? Elle fouille dans son bric-à-brac, s’énerve, jure, tempête, bien décidée à sauver ce petit. Des gens, elle en a sauvé tellement… Il suffit de trouver le bon instrument. Elle met alors la main sur une horloge en bois. Une horloge ? Mais oui une horloge ! Si vous connaissiez un peu Madeleine vous sauriez qu’un rien fait l’affaire pour remettre sur pied un malade. Elle a déjà redressé une colonne vertébrale avec un parapluie alors une toute petite horloge à greffer, c’est pas le Pérou ! En effet, une fois l’instrument fixé dans la petite cage thoracique, le coucou se met aussitôt en marche.




Le temps passe, très vite (une dizaine de pages, autant d’années). Malheureusement, personne ne veut adopter un enfant affublé d’une horrible paire d’aiguilles. En plus, les horloges, c’est bruyant alors, non merci ! Et Jack grandit ainsi avec celle qui devient sa mère de cœur. Tout se passe pour le mieux. L’enfant a parfois des difficultés à trouver le sommeil à cause du vacarme et du coucou mais il n’a pas à se plaindre.

À l’aube de ses dix ans, il finit quand même par se plaindre : il s'ennuie; l’école, il veut y aller. Madeleine panique. À l’école ? Mais si jamais il y tombait amoureux ? Parce que, c’est bien ce qui préoccupe la brave Madeleine : la mécanique du cœur, elle ne pourrait jamais supporter un tel choc ! L'amour affolerait les engrenages... mais... chut... on est déjà loin dans l’histoire, page 28 :

Mon cœur accélère encore, j’ai du mal à reprendre mon souffle. J’ai l’impression que l’horloge enfle et qu’elle remonte dans ma gorge. Est-ce qu’elle vient de sortir d’un œuf ? Est-ce que cette fille se mange ? Est-ce qu’elle est en chocolat ? Qu’est-ce que c’est que ce bordel ?
J’essaie de regarder dans ses yeux mais son incroyable bouche a kidnappé les miens. Je ne pensais pas qu’on puisse passer autant de temps à observer une bouche.
Tout à coup, le coucou dans mon cœur se met à sonner, très fort, bien plus fort que lorsque je fais mes crises. Je sens mes engrenages tourner à toute vitesse, comme si j’avais avalé un hélicoptère. Le carillon me brise les tympans, je me bouche les oreilles et, bien sûr, c’est encore pire. Les aiguilles vont me trancher la gorge. Docteur Madeleine essaie de me calmer avec des gestes lents, à la façon d’un oiseleur qui tente d’attraper un canari paniqué dans sa cage. J’ai atrocement chaud.
J’aurais voulu faire aigle royal, ou goéland majestueusement cool, mais au lieu de ça j’ai fait canari stressé empêtré dans ses soubresauts. J’espère que la petite chanteuse ne m’a pas vu… (extrait de Mathias Malzieu, La Mécanique du coeur)

Après ? Jack, il n'en fait qu'à sa tête et ça donne environ 120 pages truffées d'anachronismes assez comiques et d'émotions, 120 pages qui nous emmènent en Espagne, dans un lieu étrange appelé « l’Extraordinarium », là où la jolie Miss Acacia chante tous les soirs. Il y a aussi un train fantôme, un rival, un horloger et le cœur du petit Jack devenu grand, le cœur quand il s’emballe…

4 commentaires:

  1. Voilà un bouquin qui m'a l'air parfaitement sympthique. Merci du tuyau ! :-)

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  2. Oui! Il est vraiment bien, inattendu. On a 10 ans pendant 150 pages :)

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  3. Ah ben c'est exactement ce qu'il me faut, alors ;-)

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  4. Commandé ! Avec le CD, aussi :)

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