vendredi 9 octobre 2009

L'une et l'autre


Il y a longtemps maintenant, j’avais des correspondants, des vrais correspondants je veux dire : on s’écrivait des lettres, des vraies lettres, de celles qu’on ne reçoit plus jamais aujourd’hui. J’étais jeune et chaque fois qu’il en arrivait une, c’était un petit bout de magie à ouvrir et à savourer. Maintenant, c’est différent : on ne reçoit plus que des factures et des publicités. Pour les lettres, il faut ouvrir sa boîte mails mais ce n’est plus la même chose, c’est de l’instantané, du vite fait, de l’éphémère que l’on ne peut pas ranger dans un tiroir. Bref, il y a quelques mois (et pendant quelques mois) j’ai écrit, avec un « complice », G@rp, un recueil de nouvelles qui rend hommage aux lettres de papier. Ça n’a pas été facile parce que 1000 km nous séparent. On s’est souvent crêpé le mail mais, avec un peu d’obstination, on y est arrivé et voilà : c’est l’histoire d’une femme seule et triste qui est persuadée qu’un écrivain reclus est le seul capable de lui rendre le sourire. Elle le harcèle, le force à écrire et, au bout du compte, c’est elle qui écrit…

Le livre est disponible dès lundi en commande chez votre libraire ou sur Internet. Ça s’appelle « L’une et l’autre » et c’est aux éditions Praelego.

Je vous mets le prologue qui, comme la couverture, résume bien l’histoire. Une précision quand même : c’est un peu fleur bleue mais, comme me le disait G@rp, c’est d’abord du rêve, rien que ça et surtout c’est sans prétention. Si ça vous dit…



Prologue


L’univers. Silencieux. La voie Lactée. Des étoiles. Par milliers. La Lune. L’atmosphère. La Terre. L’Europe. La France. Le Sud. Marseille. Un été finissant. Une colline. Une maison sur la colline. Un homme dans la maison. Seul. Une bibliothèque. Un bureau. Silence. Une fenêtre à croisillons. Un jardin. Grand. Un parc. Ombragé par endroits. Dépouillé. Quelques massifs mal entretenus. Un banc de pierre. Pas de clôture. Un étang. Un peu d’herbe folle. Beaucoup de terre battue. Le chant d’un oiseau. Une tombe. Et puis plus rien. Au-dessus un escadron de nuages soufflés vers le Nord. Le vent levé. Timide d’abord. Furieux ensuite. Début de tempête. Accalmie déjà. Rayons de soleil. Nouveau silence. Qui se propage. Vers le Nord. Paysages. A perte de vue. Cartes postales. Montagnes. A la chaîne. Vallée. Champs. Cultivés. En jachère. A vendre. A bâtir. Agglomération. Villages. Petits. Un peu moins. A l’abandon. Repeuplés. Renaissants. Agglomération encore. Toujours. Fleuves. Écluse. Pluie fine. Élevages. Pont. Autoroutes. Agglomérations. Vallées. Rayon de soleil vertical. Vallée. Une autre. Route arborée. Ruisseau enjambé. Pont en ruine. Arc-en-ciel. Voie ferrée. Autoroutes. En croisement. Voitures. Véhicules. En tout genre. Des millions on dirait. Pluie battante. TGV. En ligne droite. La Meuse déjà. Sillonnant les plaines. Triste et grise. Charriant ses éternelles péniches. Forêt. Plusieurs. Sur des collines. Qui se font vallons. Wallonie alors. Collines encore. Et sidérurgie. Corons. Terrils. Fumée. Cheminées. Vapeurs d’eau. Automne. En avance. Et ciel résigné. Tout de gris paré. La Meuse à nouveau. Qui se glisse dans Liège. Pays des gaufres. De Simenon. Une maison. Ici aussi. En bordure de colline. Espace. Verdure. Une femme. Seule. Dans sa cuisine. Puis dans le jardin. Regard vers le ciel. Décoloré. Souvent. Averse de pluie. Détonation au loin. Coup de tonnerre sûrement. Des voix remontant la rue. Retour dans la cuisine. Fenêtre fermée. Table. Toile cirée. Machine à écrire. Tic tic tic tic tic…

2 commentaires:

  1. rien que le prolongue et je suis fan,je vais le commander des lundi

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  2. Merci! :) Ne pas oublier le numéro ISBN pcq l'éditeur n'est pas connu de tous les libraires (et nous encore moins ;)
    Donc: éditions Praelego n°9782813100320

    Encore merci :)

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